Cuba
Cuba
La Havane
Cuba, la Havane, ce n’est pas cela. De même que « la Pipe » de Magritte n’est pas une pipe. Ce ne sont que quelques reflets passagers, furtifs. Et en même temps ces quelques reflets portent en eux toutes les magies que j’ai ressenties pendant ce séjour.
La magie d’une île qui tient tête, presque seule, à son voisin géant et à ses alliés.
La magie d’une population qui a subi et subit encore de grandes privations mais qui, comme un enfant, à la moindre occasion, retrouve sa nature joyeuse, exubérante et insouciante.
La magie qui, au détour d’une ruelle, au moindre son sorti d’un lecteur CD de contrebande ou d’un improbable instrument de musique rafistolé, met en transe les hanches des femmes et les pieds des hommes.
La magie d’un boxeur, une star, un homme qui, pour rester fidèle à ses idéaux, refuse une bourse de 10 millions de dollars.
La magie des croyances mélangées, des influences africaines de la Santeria et des « confréries » Abakua avec les pèlerinages propitiatoires d’inspiration judéo-chrétienne.
La magie du « Grand Fidèle » qui associe sa présence presque uniquement verbale à celle, visuelle du « Che » et qui, sur des affiches gigantesques, au détour d’une avenue proclame: « Fidel est ton pays »
Enfin la magie d’une déclaration à l’entrée du Callejon de Hamel, petite ruelle devenue lieu d’intégration des musiques cubaine et africaine:
« Soy asi porque no le prendo vela a Dios y luego otra al diablo pero se la prendo al tiempo »
(Je suis ainsi parce que je ne promets pas une bougie à Dieu et une autre au Diable mais que je la promets au Temps. Salvador 1990)
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